Le soleil était prévu mais il s'est longuement planqué derrière des nuages gris ce jour-là. Alternant entre chaleur et coup de vent glacial, tenir en place pour dessiner dehors nous a demandé un peu de résistance. Nous étions trois, chacune avec sa façon "d'attraper" les lieux.
Mon processus technique pour la première tentative fut de mouiller mon papier (pas fait pour ça d'ailleurs) puis de poser quelques taches de couleur à l'aquarelle en essayant de placer les grands blocs de forme : bâtiment (ocre rabattu), chemin (idem), herbe (vert de vessie rabattu de pourpre), verdure des arbres (verts ocrés avec insertion de jaune, verts rabattus de terre de sienne brûlée) et, une fois tout cela vaguement sec, du gris pour le ciel qui se refusait encore à virer au bleu (bleu outremer + terre d'ombre). Attaquer ensuite directement le dessin au pinceau à réserve d'eau pour lancer les fuyantes du point de vue de 3/4. Puis viennent les verticales qui découpent en 3 la longueur du château, enfin, la séparation de l'étage. Et là, seulement là, aborder les détails en accommodant sa vision d'une pseudo réalité. Commencer par l'arrondi de la partie centrale, un placement rapide des fenêtres et enfiler la suite des éléments. Terminer en renforçant des valeurs ici et là, regarder à distance puis poser les dernières touches. Abandonner l'idée de vouloir réparer l'irréparable, accepter les erreurs.
J'ai souhaité travailler en moins d'une heure, alors, certes il y a des erreurs de proportion et des arrangements contestables avec les ornementations, mais l'essentiel est capté : la structure de cette "folie" du 18e siècle, une idée du temps météo et du temps chronologique. Pas complètement satisfaite du résultat, mais bon, ça arrive et c'est vraiment pas grave. "Peut mieux faire" comme dirait un enseignant peu créatif en rédigeant un bulletin trimestriel. J'ai toujours banni ces termes sur ceux de mes étudiants, mais je me l'applique aujourd'hui sans hésiter !
La statue que voilà a été abordée autrement. Nous étions en contre-plongée, vue difficile, donc une rapide esquisse préliminaire au crayon fut la bienvenue. Ensuite attaque directe au feutre fin noir, pose de deux ou trois valeurs de gris à l'aquarelle (gris = bleu outremer + terre d'ombre). Pour contextualiser, la niche en pierre de taille a juste été définie par sa forme et un aplat de couleur (ocre jaune + bleu outremer).
Le challenge : s'arrêter assez tôt pour ne pas trop en faire. Il faut des années d'apprentissage pour y arriver, j'apprendrai jusqu'à ce que je ne puisse plus tenir un pinceau.
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